Le 6 octobre 2022, la ministre Meryame Kitir était de visite au centre climatique Africain ACMAD à Niamey, la capitale du Niger. Au programme : la démonstration d’une plateforme digitale pour le climat de la ville, une rencontre avec des jeunes volontaires, et la plantation d’un arbre climatique.

Devant le quartier général d’ACMAD à Niamey : représentants de l’Ambassade belge, Enabel, ACMAD, la Ville de Niamey, et un groupe des jeunes volontaires. ©VITO
Lors de sa visite, la Ministre de la Coopération au Développement et de la politique des grandes villes était accompagnée de représentants de l’Ambassade de Belgique, Enabel, la Ville de Niamey, et d’un groupe des jeunes volontaires. Le but de la visite était d’informer sur les résultats du projet u-CLIP, un projet concernant le climat urbain présent et futur, mené conjointement par le centre de recherche Belge VITO, ACMAD et la Ville de Niamey.
Le climat urbain en Afrique est un thème important : on prévoit que l’exposition à la chaleur extrême dans les villes Africaines subira une croissance exponentielle, en raison des effets combinés du changement climatique et d’une énorme croissance démographique urbaine. En reconnaissant que le moment est venu de saisir (ou de perdre!) l’opportunité d’orienter cette croissance de manière durable, l’objectif du projet u-CLIP est de créer un outil d’aide à la décision pour soutenir une planification urbaine résiliente au changement climatique.
La visite de la délégation ministérielle a commencé avec une démonstration de la plateforme digitale du climat urbain, et avec une explication concernant l’utilisation de la plateforme pour pouvoir définir des priorités d’adaptation à Niamey.

Démonstration de la plateforme u-CLIP. ©VITO
Ensuite, les visiteurs étaient invités à assister à une démonstration de quelques instruments de mesure du stress thermique urbain, présentée par des jeunes volontaires, qui dans les mois précédents avaient participés aux campagnes de mesure. Lors de cette démonstration s’est développé un dialogue vif entre la ministre et quelques-unes de ces jeunes volontaires, qui ont parlé de leur motivation pour faire avancer la cause climatique au Niger.

Démonstration d'un appareil de mesures du climat par des jeunes volontaires qui ont contribué aux campagnes de collecte de données.©VITO
Un élément très important, ressorti de l’analyse des données du terrain, est le rôle de la végétation urbaine dans la mitigation du stress thermique. En effet, comme le montre la figure ci-dessous, les arbres de ville ont la capacité de réduire le stress thermique par plusieurs gradations d’intensité, par exemple, lors d’une journée chaude, réduisant un stress ‘extrême’ vers ‘fort’.
Vu la capacité de la végétation urbaine à réduire l’exposition humaine à la chaleur intense, et vu également que la Ville de Niamey mène déjà un programme stratégique d’arborification, il va sans dire que l’infrastructure verte urbaine constitue un élément important quand il s’agit de dresser des plans d’adaptation. A part sa capacité d’apaiser les extrêmes climatiques, la végétation présente plein d’autres bénéfices, tels que le rôle dans la sécurité alimentaire, notamment quand il s’agit d’arbres fruitiers ou d’arbres déployés dans un contexte d’agroforesterie.

La ministre se salit les mains lorsqu’elle plante un arbre climatique… ©VITO
On peut dire que l’intérêt portée au (re)boisement urbain s’inscrit parfaitement dans l’initiative de la Grande Muraille Verte au Sahel, pour laquelle la Belgique – et la ministre Kitir avant tout – se sont fortement engagées. C’est pourquoi il n’a pas été trop difficile de convaincre la Ministre à planter un arbre dans l’enceinte d’ACMAD, comme témoin de cet engagement.
Dans les mois à venir, le projet u-CLIP va lancer des actions de mise à l’échelle, dans le but d’appliquer la plateforme à d’autres villes Africaines. L’action la plus important sera la dissémination de résultats et de prise de contact au niveau international, par plusieurs membres du projet, à la Conférence des Nations Unies pour le Climat, la COP27 en Egypte.
Un autre point d’action sera la définition de projets d’adaptation basé sur la nature (« nature-based solutions »), qui donnera un rôle important à l’arbre urbain comme élément de stratégies d’adaptation dans la ville. Déjà, un nouveau projet dans ce sens a vu le jour : c’est le projet « Niamey Forêt Climatique », financé par le Gouvernement Flamand dans le cadre de son Climate Action Programme.
La meilleure perspective pour l’avenir est peut-être la réalisation du fait que le projet u-CLIP a réussi à réellement créer une dynamique vivifiante à Niamey, en particulier parce qu’il réunit des parties prenantes de secteurs et de profils différents, mais qui en même temps ont un but commun : la lutte contre les impacts du changement climat que l’on craint tellement forts en Afrique.
Ce qui est certain, c’est que l’intérêt témoignée par la ministre Kitir à notre projet sur le climat urbain est un encouragement de taille pour tous ceux qui sont associés au projet d’une façon ou d’une autre. L’arbre climatique plantée par la ministre nous rappellera notre engagement et nous incitera à poursuivre ce travail si important avec une énergie renouvelée !