Dans l’optique d’accroître la production d’anacardes (noix de cajou), le gouvernement béninois aide les pépinières à produire un total cible de 2 millions de plants d’anacardier par an. Chacun d’entre eux a le potentiel de devenir un anacardier mature et, partant, de procurer un revenu à une famille agricole. En outre, l’anacardier est extrêmement efficace pour extraire le CO2 de l’atmosphère et le stocker dans sa tige, ses branches et ses racines. En fait, au cours de ses dix premières années d’existence, un seul anacardier peut absorber et stocker plus de 600 kg de CO2, ce qui contribue ainsi à réguler le climat de notre planète. Mais comment trouver le bon endroit pour ces 2 millions de semis à planter, où ils auront assez d’espace pour grandir sainement et pourront garantir de bons rendements aux agriculteur·rices ?
TechnoServe visite des pépinières dans le centre du Bénin. Les responsables de pépinières sont les entrepreneur·es qui gèrent les pépinières comme leur entreprise en vendant des semis aux producteur·rices de noix de cajou. ©technoserve
Mettre en relation les agriculteur·rices et les pépinières est un élément clé pour trouver le bon emplacement pour planter tous ces semis. Bon nombre de producteurs et productrices d’anacardes du Bénin n’ont actuellement pas accès à des variétés jeunes, saines et surtout à haut rendement. Bien que la disponibilité des semis ne soit pas seulement limitée en termes de nombre, les agriculteur·rices manquent également d’informations sur la localisation des pépinières. Quant à ces dernières, elles peinent aussi souvent à trouver des agriculteur·rices à la recherche de plantes au moment opportun de l’année.
La cartographie par drone des régions productrices d’anacardes permet de renseigner sur les agriculteur·rices en quête de jeunes plants pour remplacer leurs vieux arbres ou continuer à développer leurs plantations. ©technoserve
Les outils de cartographie par satellite et par drone développés par CajùLab sont conçus pour relever notamment ce défi. En partenariat avec Alteia, CajùLab a optimisé 3 algorithmes d’identification qui peuvent aider à détecter les plantations d’anacardes à faible densité. Ainsi, le projet CajùLab a cartographié par drone plus de 1.900 plantations d’anacardes dans tout le Bénin. Sur la base des images haute résolution recueillies par les drones, les algorithmes d’IA développés ont ensuite compté et marqué au centimètre près plus de 180.000 anacardiers dans ces plantations. Cette analyse a révélé que la densité moyenne d’arbres dans les plantations d’anacardes cartographiées avoisine les 60 par hectare, ce qui laisse suffisamment d’espace pour une intensification durable de la culture de noix de cajou dans ces plantations. Suffisamment d’espace, en effet, pour permettre aux agriculteur·rices d’accroître leurs revenus et de séquestrer davantage de CO2.
Les moteurs d’IA d’Alteia peuvent compter les arbres, mesurer la distance entre eux et identifier la canopée de chaque arbre. La visualisation de ces données leur permet de savoir où planter davantage d’anacardiers dans les plantations. ©technoserve
Il ne s’agit là que de l’un des nombreux domaines potentiels dans lesquels les technologies développées par le projet CajùLab pourront aider les producteurs et productrices d’anacardes au Bénin. Par le biais de son programme partenaire BeninCajù, TechnoServe travaille sur l’ensemble de la filière de la noix de cajou en vue de contribuer à l’installation de pépinières dans tout le pays, à leur mise en relation avec les agriculteur·rices et, finalement, à l’accès au marché de ces dernier·es. Ce faisant, il·elles peuvent commencer à planter davantage de petits plants d’anacardiers aux bons endroits de sorte qu’à terme, les noix de cajou achetées dans le monde entier nous aideront à lutter contre le changement climatique.
Active à travers l’ensemble de la filière anacarde, TechnoServe aide les agriculteur·rices à se réunir en coopératives, comme ici à Copargo dans le nord du Bénin. L’équipe de CajùLab était sur le terrain pour faire le lien entre développement technologique et travail de terrain. ©technoserve